
Ce que vous n'avez pas lu dans le compte-rendu de Freud : échantillon. L'année précédente, il s'était passé quelque chose de terriblement humiliant pour elle. Elle accompagnait sa mère à l'une de ses nombreuses cures, cette fois-ci au Semmering. [?] Le père était resté à Vienne, à cause de son travail. Lors de ces cures, la femme angoissée et misanthrope qu'est sa mère se transforme en véritable vamp. Elle flirte, fait la coquette au point que sa fille meurt de honte et de dégoût. Les messieurs lui tournent autour, tels des mites autour de la lumière. Ce que sa mère fait avec eux, elle ne tient pas à le savoir. En tout cas, elle soupe, dîne et se promène avec ses admirateurs, comme si elle n'était pas mariée. Et voilà qu'un jour elle dit à un monsieur qui trouvait Sidonie jolie et bien élevée, qui voulait faire un compliment à la mère sur cette fille si réussie, que ce n'était pas son enfant, mais celle d'une connaissance. Elle l'avait tout simplement reniée, pour avoir l'air plus jeune, pour dévier l'intérêt que cet homme portait à Sidonie. La douleur de Sidi en fut si grande qu'elle courut en pleurant dans sa chambre, passant les jours suivants seule dans la forêt, juste pour ne pas voir cette horrible femme manifester sa haine contre tout ce qui est féminin. Chaque femme lui est une concurrente et une adversaire, même sa propre fille.