La production littéraire francophone de Madagascar des années 1980 est marquée par une cohérence et une unité thématique certaines, à savoir la volonté de dire les désordres et de mettre à nu le malaise de vivre dans une atmosphère pernicieuse, au sein d’une société en pleine décadence, malgré la persistance d’« un mythe salvateur, celui de la régénérescence et de la pureté ». Dans Le Bain des reliques de Michèle Rakotoson, un modèle du genre, la présence de tout un réseau de figures et autres images reliées à ce mythe, traduction, semble-t-il, du rêve cathartique qui hante l’esprit de tout individu vivant une situation de crise, et désireux d’y survivre, confine à l’obsession au point qu’il s’avère impossible de les passer sous silence.