Laura a fui Paris pour Strasbourg, sa ville natale, mais c'est dans un hôtel qu'elle se réfugie avec Martin, son fils, qui a failli mourir - un suicide manqué ? Pendant trois jours, Laura, dans un tête-à-tête de plus en plus tendu avec Martin, essaie de le comprendre, de secomprendre, de comprendre. Quatre destins se révèlent à nous, étroitement imbriqués dans un même conflit ; jusqu'où l'amour fou, l'utopie, l'exigence humaine, peuvent-ils aller sans devenir refus de la vie ? Destin de Laura, si absorbée par son amour exclusif pour Théo, son mari, qu'elle n'a pas vu grandir et changer ses enfants ... Destin de Théo, brillant chirurgien et séducteur comblé, à la fois rebuté et hanté par le goût d'absolu de Laura... De Martin qui, après son baccalauréat, a quitté le domicile familial et s'est installé chez son professeur, Marc-André. Destin enfin de ce dernier, un utopiste qui, à travers des engagements politiques, a toujours poursuivi le même rêve, et qui a encouragé Martin à s'installer dans sa vieille baraque du XVIᵉ arrondissement avec d'autres jeunes gens pour y créer une communauté. Mais le rêve suivra d'autres voies, Martin se révélera un meneur d'hommes, un «manager» impitoyable qui sèmera inconsciemment le malheur autour de lui : la jeune Ophélie et Marc-André en seront les victimes. À Strasbourg, trois jours durant, Laura, face à un Martin tantôt buté, tantôt complice, dévide l'écheveau de ces destins, tandis qu'à Paris Théo découvre, à la faveur d'un drame, qu'il n'a jamais cessé d'être attiré, tel un aimant, par Laura. Laura qui apprend enfin, au cours de sa dernière nuit à Strasbourg, à prendre son parti de l'ambiguïté de la vie, dans un rire libérateur, un rire qui est une acceptation en même temps qu'un déchirement, un rire tragique et exultant comme le cri qui précède une naissance.