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Société et luttes anticoloniales à Madagascar - de 1896 à 1946

Société et luttes anticoloniales à Madagascar - de 1896 à 1946

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Françoise Raison-Jourde
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  • Format: Paperback
  • Pages: 485
  • Publication date: 2001
  • Publisher: Karthala
  • Weight: 0.7 kg Note that the actual book cover may differ from the picture

Les luttes anticoloniales sont souvent perçues comme une opposition manichéenne entre le colonisateur racialement caractérisé et les colonisés inspirés par le nationalisme. L'exemple de Madagascar montre qu'entre la conquête et la veille de la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs sensibilités anticolonialistes coexistent dans des rapports complémentaires, concurrentiels mais aussi d'opposition. L'expression " mouvement d'émancipation ", utilisée par les militants anticolonialistes de l'époque, convient peut-être la mieux pour qualifier cet assemblage que le Parti communiste de la région de Madagascar a tenté de regrouper, sans succès, à partir de 1936, le temps de " l'embellie " du Front populaire. Dans ce mouvement coexistaient des nostalgiques des temps précoloniaux que les élites modernes essayèrent de redéfinir ; des assimilationnistes qui transposèrent les valeurs de la gauche française dans l'île ; des syndicalistes qui essaieront de structurer un mouvement naissant ; des " publicistes " qui animeront une presse combative grâce aux apports du journalisme réunionnais et ce, en dépit de la modicité des moyens mis en œuvre et de la censure toujours vigilante ; des hommes de gauche français qui répandront les valeurs socialistes ; des hommes de lettres animateurs du mouvement artistique " à la recherche de ce qui est perdu " ; des paysans dont les terres avaient été volées par des colons peu scrupuleux... L'un des résultats fut sans doute la tentative de construction d'une nouvelle citoyenneté autour des valeurs républicaines indigénisées par des pratiques militantes originales et par la presse. Le rôle de personnages comme Jean Ralaimongo ou Paul Dussac fut déterminant dans cette entreprise. Celle-ci s'achève avec la disparition de cette première génération de militants, qui coïncide avec la montée des menaces de guerre et des conceptions plus ouvertement nationalistes, très certainement bénéficiaires de l'air du temps.